Elise Boulmeau
Orthoptiste à Mons-en-Barœul
Elise Boulmeau
Orthoptiste à Mons-en-Barœul

En savoir plus sur tous les motifs de consultation

Le dépistage visuel

80% des apprentissages (marche, écriture, lecture …) passant par la vision, il est important que celle-ci soit normale pour l’âge.

Or un enfant sur 4 en âge scolaire présente un trouble de la vision (hypermétropie, myopie, astigmatisme, ou un strabisme) non diagnostiqué.

Il se peut que l’enfant ne se plaigne de rien, car il est habitué à vivre dans ce monde qui est le sien, ou il peut présenter un strabisme ou des signes semblable à des troubles de l’attention ou de l’hyperactivité par exemple.

Un dépistage visuel est donc possible, sans ordonnance, une fois :

  • Entre 9 et 15 mois
  • Entre 2 ans et demi et 5 ans

En dehors de ces tranches d’âge, celui reste possible avec une ordonnance de bilan orthoptique.

Le dépistage visuel est principalement préconisé si l’un des parents est porteur de lunettes, et/ou a un strabisme, si l’enfant est né prématurément ou avec un poids inférieur à 2kg500, si l’enfant a été soumis à des substances nocives durant la grossesse (tabac, drogue, alcool…) ou à une maladie infectieuse.

Plusieurs examens seront alors réalisés :

  •  Un examen de vue ou une analyse du comportement visuel
  • Une mesure avec un réfractomètre automatique ou de dépistage
  • Une mesure de la vision stéréoscopique
  •  L’analyse de la présence ou non d’un strabisme
  • Une motilité oculaire, pour vérifier que les 6 muscles autour des yeux fonctionnent bien dans toutes les directions

En cas d’anomalie retrouvée, un compte rendu orthoptique vous permettant de prendre rendez vous chez un ophtalmologiste pédiatrique vous sera alors donné.

Une fois la correction optique prescrite, un contrôle de la vision pourra être réalisé auprès de l’orthoptiste.

L’amblyopie

L’amblyopie, c’est la baisse de vue d’un ou des deux yeux. Elle peut être due à un strabisme, à une anisométropie (différence de puissance de verres entre les deux yeux), à un trouble organique (cataracte, tumeur…).

Le cerveau reçoit deux images (une pour chaque œil), dont l’une est plus floue au décentrée par rapport à l’autre. Cette différence de qualité fait que le cerveau au lieu de superposer les 2 images, va supprimer une des deux images par un phénomène de neutralisation.

C’est cette neutralisation qui va empêcher le bon développement de la vision et de l’acuité visuelle.

Si l’orthoptiste dépiste une amblyopie, alors l’enfant sera adressé à l’ophtalmologiste.

Lors de la consultation ophtalmologique, l’ophtalmologiste vérifiera la puissance des yeux, et le fond d’œil. Pour se faire, une administration de gouttes cycloplégiantes (Atropine®, Skiacol®…) dans les yeux de l’enfant sera nécessaire. Ces gouttes ont pour effet de dilater la pupille, de connaître la puissance objective de l’œil. Cela permet également la bonne vision de la rétine lors de l’examen du fond d’œil. Du fait de la dilatation de la pupille, l’enfant va être gêné par la lumière et voir flou pendant plusieurs heures à plusieurs jours.

Une fois la consultation ophtalmologique effectuée, une correction optique (paire de lunettes) est prescrite et peut-être aussi l’occlusion d’un œil.

La paire de lunettes doit être portée en permanence.

L‘occlusion peut se faire par un cache (Orthopad®, Opticlude® …), un filtre sur les lunettes de type Ryser® ou une pénalisation optique). C’est le seul moyen efficace pour traiter l’amblyopie et récupérer la meilleure vision possible. Cette occlusion peut gêner l’enfant. Il faut donc faire preuve de persuasion. Au mieux, l’occlusion sera réalisée, plus vite l’enfant récupérera en vision, moins il sera gêné visuellement. Elle peut être traitée jusqu’à l’âge de 10 ans, mais plus tôt l’amblyopie est prise en charge, plus la récupération peut être complète.

Le suivi de la récupération visuelle, et l’adaptation du rythme d’occlusion peuvent être confié à l’orthoptiste par l’ophtalmologiste. L’orthoptiste sera un interlocuteur privilégié de l’ophtalmologiste et l’échange d’informations sera primordial pour un suivi efficace du patient.

Le strabisme

Le strabisme peut arriver à tout âge mais a des origines diverses. Il peut être constant ou intermittent, convergent ou divergent et/ou vertical.

De 0 à 6 mois, il fréquent de remarquer un strabisme chez les nouveau-nés. Celui est inquiétant, s’il est constant, ou si vous remarquez une tâche au niveau de la pupille (noir de l’œil).

A partir de 6 mois, si l’enfant présente un strabisme constant ou intermittent, il est nécessaire que l’enfant bénéficie d’une consultation ophtalmologique sous cycloplégique. Cette consultation permet de s’assurer que l’enfant a besoin ou non d’une correction optique. A la suite, on met en place une surveillance du bon développement visuel ou un traitement d’amblyopie.

L’orthoptiste peut confirmer lors d’un bilan orthoptique la présence ou non d’un strabisme. Il se peut qu’à cet âge l’enfant présente une fausse impression de strabisme ou épicanthus.

Une fois l’amblyopie traitée, une intervention chirurgicale peut être proposée à visée esthétique pour réduire l’angle du strabisme et le rendre moins visible. Cette opération n’a pas de lien avec une chirurgie réfractive qui vise à supprimer la correction optique. Si l’enfant porte des lunettes avant l’opération du strabisme, il continuera à en porter après l’opération.

A partir de 6 ans, si le strabisme est intermittent, une consultation ophtalmologique reste nécessaire d’emblée, ainsi qu’une bonne évolution bilatérale de l’acuité visuelle. Dans certains cas de strabisme divergent intermittent, une rééducation orthoptique pourra être proposée.

A l’âge adulte, un strabisme d’apparition brutale est un motif d’urgence. Celui-ci peut entraîner une vision double. Afin d’orienter au mieux le diagnostic médical de l’ophtalmologiste ou du neurologue, le bilan orthoptique permet de connaître quel muscle et nerf est responsable du strabisme.

Un suivi pourra également effectuer afin d’apprécier l’évolution de celui-ci. Afin de supprimer la vision double, des solutions thérapeutiques existent (prismation, occlusion…).

Les troubles des apprentissages

Dans le cadre des troubles d’apprentissages, un bilan orthoptique peut être demandé.

Il est toujours conseillé au préalable que l’enfant bénéficie d’une consultation ophtalmologique. En effet, même si l’enfant ne se plaint de rien visuellement, il peut compenser un défaut visuel. Ceci peut engendrer une fatigue visuelle et entraîner des répercussions sur la lecture.

La lecture se fait grâce à des mouvements des yeux qui doivent être de bonne qualité. Ces mouvements sont :


  • La fixation : c’est l’action de fixer un objet, un point ou un mot. C’est un mouvement fixe qui permet aux yeux de reconnaître ce qu’il voit. Une fois que l’élément est reconnu, les yeux font des mouvements de saccades pour fixer le point suivant.
  • Les saccades : elles permettent donc de passer d’un point à un autre
  • Les poursuites : elles permettent de suivre un objet
  • Les vergences : elles permettent aux yeux de faire un mouvement vers l’intérieur.

Si un de ces éléments est perturbé, cela peut entraîner des sauts de mots, de lignes, la relecture ou l’oubli de certains mots ou partie de mots. Ainsi la compréhension des mots devient compliquée et la lecture est ralentie voire fatigante.

L’enfant peut également présenter des difficultés visuospatiales, qui ont un retentissement principalement en géométrie.

Dans le cadre d’un bilan neurovisuel, des tests de perception visuelle (TVPS4, DEM Test, KOPV…) peuvent être réalisés.

Une rééducation orthoptique a pour but d’améliorer la qualité de la motricité conjuguée, et la perception visuelle.

L’insuffisance de convergence

Nous avons 6 muscles autour de chaque œil, qui travaillent tous en interaction dans les différentes positions du regard.

En dessous de 5 m de distance, les muscles font un mouvement de convergence pour pouvoir fixer un objet et avoir une image nette. Le travail en vision de près sollicite la convergence (sur écran, lecture, couture…).

Si la convergence est de mauvaise qualité, celle-ci est peut entraîner des symptômes variés. Ceux-ci sont des maux de tête, fatigue visuelle, larmoiements, picotements oculaires, vision trouble, vision double, gêne à la lumière (soleil, néons, phares de voiture), douleurs aux cervicales, torticolis, problèmes d’appréciation des distances, douleurs et troubles posturaux, difficultés d’adaptation aux verres progressifs, sensation d’instabilité.

Si vous présentez ces symptômes, une consultation ophtalmologique préalable est nécessaire.

En effet, une compensation visuelle peut entraîner des symptômes similaires.

Si malgré le port d’une correction optique adaptée, vous présentez ces symptômes, vous avez peut-être une insuffisance de convergence ou déséquilibre binoculaire. Le bilan orthoptique permet de l’objectiver.

Si cela se confirme, l’orthoptiste vous proposera alors des séances de rééducation. Elles ont pour but de travailler l’élasticité musculaire, et les capacités fusionnelles des muscles oculomoteurs.

Cette rééducation ne peut être proposée chez tous les patients. En effet chez les patients présentant un strabisme constant, celle-ci pourrait entrainer une vision double à vie.

Œil et Posture

Un défaut de convergence peut entraîner ou participer à des symptômes plus éloignés des yeux

  • Un torticolis
  • Des douleurs aux cervicales
  • Des tensions ou douleurs dans le dos du dos
  • Des névralgies cervicobrachiales
  • Des douleurs dans les bas du dos
  • Des entorses du genou ou des chevilles
  • Une scoliose

Nous sommes en perpétuel mouvement et nous tenons debout grâce à un ensemble d’éléments (système nerveux central, chaînes musculaires, articulations…) qui se coordonnent ensemble de la tête aux pieds.

Plusieurs capteurs participent à la régularisation posturale, dont les yeux par la vision et les muscles oculomoteurs.

Une ordonnance faite par un médecin (médecin généraliste, ophtalmologiste…) est nécessaire pour la réalisation du bilan orthoptique même si vous êtes adressés par un podologue, un ostéopathe, un occlusodentiste, ou tout autre professionnel de la posture.

La diplopie

La diplopie (ou vision double) peut être prise en charge en orthoptie quand elle est binoculaire, c’est-à-dire que chaque œil voit une image, mais qu’il y a deux images quand les 2 yeux sont ouverts.

Celle-ci peut avoir de nombreuses origines :

  • Accommodative (lorsqu’une amétropie est mal corrigée)
  • Ischémique (diabète, maladie de Horton …)
  • Paralytique (paralysie du nerf crânien III, IV, ou VI, myasthénie)
  • Traumatique (fracture du plancher, traumatisme crânien…)
  •  Neurologique (SEP, AVC, myasthénie…)
  • Tumorale

Le bilan orthoptique permet de savoir quels sont les muscles qui sont responsables de la vision double.

Lors du bilan, un test de Lancaster ou Hess-Weiss peut être réalisé pour connaître les variations de la diplopie dans les 9 positions du regard.

Une prismation par press-on peut être essayé en consultation. Cette prismation a pour but de refaire fusionner les images afin d’annuler la diplopie. Elle peut être modifié jusqu’à la récupération complète, qui peut prendre plusieurs mois. En cas de récupération incomplète, la prismation pourra être intégrée dans les verres du patient.

Prescription et Renouvellement de lunettes

Primo prescription de lunettes

Si vous avez entre 16 et 42 ans :

  • que vous n’avez jamais porté de lunettes
  • que vous n’avez pas de contre-indications*
  • Un bilan visuel chez l’orthoptiste est possible sans ordonnance.

Une prescription pourra être possible si l’amétropie ne dépasse +/-3 dioptries et si l’astigmatisme n’est pas supérieur à 1 dioptrie.

* Liste des contre-indications disponible sur www.orthoptiste.pro/l-orthoptie/primo-prescription-et-renouvellement/

Renouvellement de lunettes

Si vous avez en votre possession votre dernière ordonnance de lunettes, et qu’elle date

  • De moins d’un an, si vous avez moins de 16 ans
  • De moins de 5 ans, si vous avez entre 16 et 42 ans
  • De moins de 3 ans si vous avez plus de 42 ans

Un renouvellement de lunettes peut donc être possible chez un orthoptiste

Renouvellement de lunettes par téléophtalmologie

Le renouvellement de lunettes peut être réalisé dans le cadre du protocole Muraine Frêté, protocole de coopération de soins entre orthoptiste et ophtalmologiste, validé par l’ARS.

Dans ce cas, le renouvellement de lunettes est possible :

  • Si le patient a entre 6 et 16 ans, et que la dernière consultation ophtalmologique date de moins de 2 ans
  •  Si le patient a entre 16 et 49 ans inclus, et que la dernière consultation ophtalmologique date de moins de 5 ans

Lors de la consultation, les examens suivants seront réalisés :

  • Mesure de l’acuité visuelle avec ou sans correction
  • Mesure de la réfraction subjective au réfractomètre automatique
  • Prise de tension oculaire sans contact
  • Mesure de l’épaisseur de la cornée sans contact
  • Réfraction (examen de vue)
  •  Mesure de la vision stéréoscopique
  • Déviométrie
  • Motilité oculaire
  • Amplitudes de fusion
  •  Rétinographie (photos du fond d’œil)

Tous ces examens sont ensuite envoyés via une plateforme sécurisée à un ophtalmologiste, qui dispose de 8 jours maximum pour vous adresser l’ordonnance de votre correction optique ou de vous adresser chez un ophtalmologiste en cas d’anomalie dépistée.

Dépistage de la rétinopathie diabétique

La rétinopathie diabétique, c’est une complication du diabète, et une des principales causes de cécité.

Dans la rétinopathie diabétique, on peut être en présence au niveau du fond d’œil :


  • Un œdème maculaire qui va être responsable de la baisse de vision,
  • D’hémorragies rétiniennes,
  • D’ischémies

Votre orthoptiste peut effectuer un dépistage de la rétinopathie diabétique. Cela nécessite un équipement spécifique que n’a pas à disposition tous les orthoptistes. Interrogez donc votre orthoptiste pour savoir si cela est réalisable au sein de son cabinet.

Pour effectuer ce dépistage, il faut une ordonnance de votre médecin traitant ou votre diabétologue.

Lors de la consultation, il faut apporter :


  • Votre carte vitale,
  • Votre ordonnance
  • Le dernier taux de votre dernière hémoglobine glyquée.

Le dépistage se déroule simplement avec la prise de 2 photos par œil de votre rétine, par un appareil qui se nomme rétinographe non mydriatique :

  • Une centrée sur le centre de la rétine, la macula
  • Une centrée sur le nerf optique

Pour faire cet examen, il est donc inutile de vous dilater la pupille. Vous pouvez donc reprendre la route normalement ensuite.

Les photos sont transmises à un ophtalmologiste qui les analysera et vous enverra les conclusions et la conduite à tenir.

Dès que le patient a une rétinopathie diabétique, le suivi ne pourra se faire que chez votre ophtalmologiste.

En l’absence de rétinopathie, un dépistage est conseillé tous les 2 ans si votre diabète est équilibré, tous les ans s’il ne l’est pas.

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